Premier album de ce quatuor génial, Ruby Vroom est un ovni dans la production musicale de l'époque.
Jazz, hip-hop, rock, drum n' bass, samples divers s'y télescopent et donnent un résultat énergique, inclassable et agité du bocal, sur une rythmique souple et groovy, batterie tentaculaire et contrebasse swingante.
Ca commence très fort avec "Is Chicago, Is Not Chicago", avec la voix passée au bourbon, puis hallucinée de Mike Doughty et cette contrebasse magique au groove impeccable. Et autour de ça, des samples sombres et grinçants.
Et ça continue comme ça sur quatorze titres, posés comme "Sugar Free Jazz" ou plus "élastiques" comme "Casiotone Nation" et son chant proche du rap, ou encore l'amusant "Bus To Beelzebub", sur lequel Mike prend une voix étrange, un peu à la Les Claypool de Primus, sur un fond jazzy façon Tom Waits.
Ce groupe atypique et inventif lance ici un son à part, basé sur la poésie de Doughty et la mixture musicale produite ici, qui sert d'écrin sonore à la voix de Mike.
Celui-ci écrit en effet des nouvelles, s'est sorti d'une longue dépendance à l'héroïne et l'alcool et écrit désormais avec un nouveau groupe, après deux albums studios aussi géniaux que celui-ci et la séparation d'un groupe unique.
Superbes débuts!